Défauts en entretien : comment en parler sans se discréditer

Aborder la question des défauts en entretien d'embauche est une manœuvre délicate, un véritable exercice d'équilibre. Il ne s'agit pas de révéler un défaut rédhibitoire, mais de démontrer une conscience de soi et une capacité d'amélioration. Cette épreuve permet au candidat de mettre en lumière ses soft skills, sa capacité d’écoute et sa sincérité face à un futur employeur.

Cet article vous guidera à travers les stratégies essentielles pour transformer une question piège en une opportunité de briller.

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1. Préparer votre réponse : transformez une question piège en atout

Votre capacité à discuter de vos défauts professionnels de manière constructive est un indicateur clé pour l'employeur. Ne sous-estimez jamais la portée de cette question, elle est fondamentale pour évaluer votre maturité dans le monde professionnel.

Avant de chercher la bonne formulation, il est essentiel de comprendre pourquoi cette question revient si souvent en entretien.

Pourquoi cette question est posée ?

Les recruteurs, qu’ils travaillent en entreprise ou dans un cabinet de recrutement, posent cette question non pas pour débusquer une faille cachée, mais pour évaluer vos traits de caractère et votre introspection. Ils cherchent à comprendre comment vous percevez vos limites et comment vous les transformez en axes d’amélioration.

Cette question leur permet aussi d’analyser votre gestion du temps, votre honnêteté et votre adaptabilité dans un environnement professionnel exigeant.

L'objectif de l'employeur

L'employeur cherche plusieurs éléments cruciaux à travers votre réponse:

• La conscience de soi : êtes-vous capable d'identifier objectivement votre principal défaut ?
• L'honnêteté : votre réponse est-elle authentique, ou tentez-vous de masquer la réalité ?
• La proactivité : prenez-vous des mesures concrètes pour progresser et corriger vos points faibles ?
• L'adaptabilité : êtes-vous capable de reconnaître une erreur et d'ajuster votre comportement ?
• La résilience : comment réagissez-vous face aux défis du processus de recrutement ?

En somme, l'objectif n'est pas de vous disqualifier, mais de mieux vous connaître, d'évaluer votre intelligence émotionnelle et votre capacité à vous intégrer dans une équipe.

2. Ne jamais mentionner certains défauts

Certains types de défauts sont de véritables signaux d'alarme pour les recruteurs. Il faut absolument éviter tout défaut rédhibitoire, notamment ceux qui mettent en cause votre intégrité ou nuisent au bon fonctionnement de l’équipe.

Les défauts qui peuvent vous disqualifier

Évitez tout défaut qui suggère un manque de professionnalisme, d'éthique, de fiabilité ou de capacité à travailler en équipe. Tout ce qui touche à l'intégrité ou à la performance fondamentale est à proscrire. Ces défauts sont perçus comme des risques directs pour l'entreprise et ses collaborateurs. Ne tombez pas dans le piège de la franchise excessive si elle met en péril votre candidature.

Exemples de défauts à éviter

Voici une liste de défauts non exhaustive à bannir de votre discours en entretien :

• Le manque de fiabilité ou de ponctualité : indique un mépris pour les délais et les engagements.
• La paresse ou le manque de motivation : suggère une faible productivité et un désintérêt pour le travail.
• L'agressivité ou le manque de patience : problématique pour l'environnement de travail et les relations interpersonnelles.
• L'incapacité à travailler en équipe ou l'individualisme extrême : un frein majeur dans la plupart des structures modernes.
• La mauvaise gestion du stress : peut mener à l'épuisement professionnel et à des erreurs.
• Le manque d'honnêteté ou la tendance à mentir : détruit la confiance, pilier de toute relation professionnelle.
• L'entêtement excessif ou le refus d'accepter les critiques : bloque l'apprentissage et l'adaptation.
• Le manque d'organisation chronique : conduit à des retards et à l'inefficacité.
• Un fort caractère peut être perçu comme un atout dans certains contextes, mais devient problématique s’il s’accompagne d’un manque d’écoute ou de diplomatie.

Présenter un de ces défauts équivaut à un auto-sabotage. Choisissez judicieusement, la subtilité est votre meilleure alliée.

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3. Choisir le « bon » défaut

Choisir le bon défaut à mentionner est un exercice d’équilibre : il doit être sincère, mais présenté de façon constructive. Certains candidats mentionnent, par exemple, le manque de confiance en soi ou le perfectionnisme. L’important est de montrer les actions mises en place pour progresser. Le type de défaut à évoquer doit être adapté au poste et au niveau de responsabilité visé.

Critères pour choisir le « bon » défaut

Pour sélectionner un défaut approprié, vous pouvez vous baser sur les critères suivants :

• Pertinence minimale pour le poste : le défaut choisi ne doit pas être une compétence clé pour les offres d’emploi que vous visez. Par exemple, si vous postulez pour un poste de chef de projet, « la difficulté à déléguer » peut être risquée.
• Améliorable : il s'agit d'un défaut que vous avez activement cherché à corriger, ou pour lequel vous avez mis en place des stratégies d'amélioration concrètes.
• Non-fondamental : le défaut ne doit pas remettre en question vos points forts ou votre éthique professionnelle.
• Honnête et authentique : bien que stratégique, le défaut doit être réel. Une réponse insincère est facilement détectable.
• Peut être transformé en force (avec nuance): certains défauts, comme le perfectionnisme, peuvent devenir un atout lorsqu'ils sont gérés correctement.

Défauts acceptables et gérables

Les défauts les plus maîtrisables sont ceux qui, bien que réels, témoignent d'une conscience de soi et d'une volonté d'évolution. Ils sont souvent liés à des traits de personnalité qui peuvent être encadrés ou à des compétences interpersonnelles qui s'affinent avec l'expérience. Privilégiez des aspects qui reflètent votre rigueur et votre engagement, tout en montrant que vous savez en faire une force.

4. Structurer votre réponse de manière efficace

Une fois le bon défaut identifié, la manière de le présenter devient tout aussi cruciale. Votre réponse doit être structurée, concise et orientée solution. Votre discours doit suivre une logique claire et rassurante, tout en démontrant votre capacité d’écoute et votre volonté de progresser.

La méthode STAR adaptée aux défauts

La méthode STAR (Situation, Tâche, Action, Résultat) est un outil puissant pour parler de vos défauts de manière constructive. Adaptez-la ainsi :

• Situation : décrivez brièvement le contexte où ce défaut s'est manifesté. Soyez précis.
• Tâche : expliquez la difficulté ou le challenge que ce principal défaut a créé pour vous ou votre équipe.
• Action : détaillez les étapes spécifiques que vous avez entreprises pour corriger ou gérer ce défaut. Parlez des formations suivies, des outils mis en place, des nouvelles habitudes adoptées.
• Résultat : mettez en lumière les améliorations concrètes obtenues. Quel impact positif votre démarche a-t-elle eu sur votre performance, votre équipe ou l'entreprise ? Même si l'amélioration est en cours, soulignez les progrès.

Cette structure démontre que vous êtes non seulement conscient de vos faiblesses, mais que vous êtes également proactif dans leur gestion, transformant ainsi un point faible en une preuve de votre capacité d'adaptation et d'apprentissage. Cette approche est idéale pour un prochain entretien ou même pour rédiger une lettre de motivation cohérente avec votre recherche d’emploi.

Mettre en avant votre démarche d’auto-amélioration

L'auto-amélioration est le fil rouge de votre réponse. Votre discours doit clairement indiquer que le défaut n'est pas une fatalité, mais un domaine sur lequel vous travaillez activement. Utilisez des verbes d'action et des exemples pour illustrer votre démarche.

• « J'ai pris conscience que… »
• « J'ai mis en place… »
• « J'ai suivi une formation pour… »
• « Je m'efforce de… »
• « Les résultats sont que… »

Cette orientation vers la solution et la croissance est ce qui transformera votre réponse en un atout.

5. Exemples de défauts à présenter (et comment les formuler)

Voici des exemples de défauts acceptables, accompagnés de la manière de les formuler pour qu'ils jouent en votre faveur.

1. Le perfectionnisme (avec nuance)

• Le défaut : une tendance excessive au perfectionnisme.
• Comment le formuler : « Mon plus grand défaut est sans doute mon perfectionnisme. J'ai longtemps eu du mal à considérer un projet comme 'fini' tant que je ne le jugeais pas absolument impeccable, ce qui pouvait parfois entraîner un dépassement des délais ou une surcharge de travail inutile. »
• L'amélioration : « Cependant, j'ai appris avec l'expérience à mieux gérer cette tendance. Je me suis formé aux méthodes agiles qui prônent la livraison de versions fonctionnelles plutôt que la perfection absolue. J'ai mis en place des points de contrôle réguliers avec mes managers pour valider les étapes et ajuster le niveau de détail nécessaire. J'ai aussi appris à déléguer davantage et à faire confiance aux compétences de mes collègues. Aujourd'hui, mon perfectionnisme se manifeste davantage par une exigence de qualité élevée que par une paralysie due à la recherche de l'idéal. »

2. La difficulté à déléguer

• Le défaut : la difficulté à déléguer efficacement.
• Comment le formuler : « J'ai eu, par le passé, une tendance à vouloir tout gérer par moi-même, craignant que la qualité du travail ne soit pas à la hauteur de mes attentes si je délègue. Cela a parfois conduit à une surcharge de travail personnelle et à des délais tendus. »
• L'amélioration : « J'ai pris conscience que cette approche limitait non seulement ma propre productivité, mais aussi le développement des compétences de mon équipe. J'ai donc suivi des formations en management et en gestion de projet axées sur la délégation. J'ai appris à identifier les tâches que d'autres peuvent réaliser, à mieux communiquer les attentes et à faire confiance. Aujourd'hui, je délègue de manière plus stratégique, en offrant un soutien clair et en suivant les progrès, ce qui a eu un impact positif sur la répartition de la charge de travail et l'autonomie de mon équipe. »

3. L'impatience

• Le défaut : une certaine impatience face à la lenteur des processus ou des décisions.
• Comment le formuler : « Je dois admettre une certaine impatience, surtout lorsque je perçois des lenteurs dans les processus ou la prise de décision. Mon désir d'efficacité et de voir les projets avancer rapidement pouvait parfois me frustrer. »
• L'amélioration : « J'ai travaillé activement sur cette impatience en développant une meilleure compréhension des contraintes et des enjeux des autres départements. J'ai appris à anticiper les délais, à planifier avec plus de marge et à communiquer de manière proactive pour accélérer certains points. J'ai aussi adopté des techniques de pleine conscience pour mieux gérer mon niveau de stress. Je suis maintenant capable de mieux adapter mon rythme aux réalités de l'environnement, sans pour autant perdre mon dynamisme et ma volonté d'aller de l'avant. »

4. La tendance à trop s'impliquer

• Le défaut : une tendance à s'investir parfois excessivement, au détriment de l'équilibre vie pro/vie perso.
• Comment le formuler : « Ma grande passion pour mon travail m'a occasionnellement conduit à m'investir de manière excessive, ayant du mal à déconnecter complètement une fois la journée terminée. Cela peut parfois empiéter sur mon équilibre personnel. »
• L'amélioration : « J'ai réalisé l'importance de maintenir un équilibre sain pour ma productivité et mon bien-être à long terme. J'ai mis en place des stratégies claires pour mieux délimiter mes heures de travail, comme éteindre les notifications professionnelles après une certaine heure et planifier consciemment des activités de loisirs. J'ai également appris à mieux prioriser mes tâches pour optimiser mon temps de travail. Je suis désormais plus efficace et plus serein, ce qui me permet d'aborder chaque journée avec une énergie renouvelée. »

5. La timidité ou la réserve

• Le défaut : une certaine timidité ou réserve, surtout dans de nouveaux environnements ou face à des interlocuteurs inconnus.
• Comment le formuler : « Dans de nouveaux environnements ou avec des personnes que je ne connais pas encore bien, je peux parfois paraître un peu réservé au début. Je ne suis pas la personne qui prendra spontanément la parole en grand groupe. »
• L'amélioration : « J'ai conscience que cela peut être perçu comme un manque d'assurance, mais je travaille activement à m'améliorer. Je m'oblige à participer davantage aux réunions, à poser des questions et à initier des conversations. J'ai également suivi des ateliers de prise de parole en public qui m'ont donné des outils pour structurer ma pensée et m'exprimer plus clairement. Une fois que je suis à l'aise avec une équipe ou un sujet, ma réserve s'estompe rapidement et je deviens un collaborateur très engagé et communicatif. »

6. Réussir votre réponse sur les défauts en entretien : les clés pour convaincre

Au-delà du contenu de votre réponse aux questions d’entretien d’embauche, l'attitude et la préparation jouent un rôle prépondérant.

La sincérité et l'authenticité

Soyez authentique. Les recruteurs sont très attentifs aux signaux non-verbaux. Une réponse récitée ou qui manque de sincérité sera contre-productive. Choisissez un défaut qui vous est réellement propre et pour lequel vous avez réellement entrepris des actions. La confiance se gagne par la vérité, même lorsqu'elle concerne des points à améliorer.

La confiance en soi

Présentez votre défaut avec assurance, non avec gêne. Votre capacité à discuter ouvertement de vos points faibles, tout en soulignant vos efforts d'amélioration, est une preuve de confiance en vous. Montrez que vous n'avez pas peur de l'auto-évaluation et que vous êtes constamment en quête de croissance.

La pratique

Ne laissez rien au hasard. Répétez votre réponse à voix haute. Filmez-vous si nécessaire. Entraînez-vous à articuler clairement les étapes de la méthode STAR. Plus vous serez à l'aise avec votre discours, plus il paraîtra naturel et convaincant le jour J. Préparez-vous également à des questions de suivi, car le recruteur pourrait vouloir approfondir.

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La question des défauts en entretien : ce qu'il faut retenir

Parler de vos défauts en entretien n’est pas une faiblesse : c’est au contraire une preuve de lucidité. En choisissant un défaut gérable et en montrant comment vous travaillez dessus, vous démontrez votre maturité et votre proactivité. Structurez votre réponse en utilisant la méthode STAR pour mettre en avant vos actions d'amélioration et les résultats obtenus. 

Soyez sincère, confiant et entraînez-vous. En suivant ces conseils, vous transformerez cette question redoutée en une véritable opportunité de convaincre et de vous démarquer.

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